Repéré sur myspace puis signé fin 2006 sur le prestigieux label Ferret, See You Next Tuesday parvient en à peine quelques semaines à composer et livrer un album complet. Malgré cette affiliation à cette structure, Parasite s'éloigne radicalement d'un combo hardcore lambda, et se présente même d'ailleurs comme le groupe le plus musicalement osé présenté sur le catalogue Ferret Records.
Proche de Heavy Heavy Low Low, le quatuor témoigne avec ce premier opus d'une démarche relativement barrée. Avec quatorze titres au programme, l'album semble de prime abord plutôt bien fourni. Sauf qu'au final, celui-ci défile à une vitesse fulgurante, pour terminer sa course folle dans la platine dix-huit délirantes minutes plus tard. Soudainement, dans un éclair de lucidité quasi-divin, l'auditeur comprend le laps de temps si restreint écoulé entre la signature du projet et la sortie de ce Parasite. Nul doute que trouver les titres à rallonge, au passage relativement stupides, s'est avéré plus difficile qu'en composer le contenu musical. Avec en moyenne des durées n'excédant pas les soixante secondes, See You Next Tuesday balance la sauce sans détour, grind oblige. Les riffs s'enquillent les uns derrières les autres avec une rapidité décoiffante sur une rythmique blastant sans discontinuer, les musiciens cherchant sans doute à battre le record du monde de rapidité d'exécution. Car niveau technique, nos gaillards savent y faire, le guitariste Drew Slavik maniant le manche avec une dextérité à toute épreuve, casant trois milles notes suraiguës à la minute. Véritable mitraillage de sons distordus, sans réel « musicalité », ce premier essai se place à mi-chemin entre le mathcore et le grind, la formation peinturlurant ces différentes instrumentations de voix tout aussi peu conventionnelles. Aux tirades éraillées et hachées menues succèdent sans crier gare des beuglements gutturaux qui n'aideront en rien à l'accessibilité d'un menu déjà corsé. Un fort contraste amené par les deux types de chant qui s'accorde parfaitement avec la folie furieuse et incontrôlable des tissus instrumentaux.
Pas de couplet ni même de refrain décelable, le groupe n'a absolument pas le temps de s'attarder sur des ossatures traditionnelles et prend même un malin plaisir à livrer des « morceaux » totalement déstructurés. Parasite ne présente aucun véritable temps mort, inutile donc de chercher à sortir la tête du guidon ou d'espérer se reposer les oreilles, le groupe ne donne jamais à l'auditeur l'occasion de souffler ne serait-ce qu'un centième de seconde. Dans cette optique, See You Next Tuesday va même jusqu'à supprimer les blancs entre les compositions à tel point que ce premier opus donne l'impression d'avoir à faire à une unique plage de dix-huit minutes. Le tempo est néanmoins considérablement plus maîtrisé à l'occasion d'un « Paraphilia » placé en milieu de parcours, morceau qui se détache fortement du reste par une audibilité plus aisé et surtout par une basse totalement détachée. La « pause » (tout est relatif, ce chant si caractéristique étant toujours présent) est pourtant de courte durée, tout comme les autres composantes du disque et s'enchaîne directement sur une envolée de nouveau éprouvante.
Doit-on voir en Parasite le témoignage d'un grand foutoir musical ? Peut-être, le quartet ayant clairement annoncé considérer leur musique comme une blague. Reste que les fans de Heavy Heavy Low Low, Dilliger Escape Plan ou même Comity pourraient bien apprécier. Les autres se défouleront pendant dix-huit minutes, avant de passer à des choses nettement plus sérieuses.
.: Tracklist :.
01. Baby, You Make Me Wish I Had Three Hands
02. Good Christians Don't Get Jiggy With It 'Til After Marriage
03. Honey, I've Never Had Sex That Wasn't Awkward
04. Before I Die Im Gonna Fuck Me a Fish
05. Here, Take this Pill
06. How to Survive a Vicious Cock Fight
07. Paraphilia
08. Just Out of Curiosity, Are Your Parents Siblings?
09. 8 Dead, 9 If You Count the Fetus
12. A Portable Death Ray And A Sterile Claw
13. Pogonatrophy Part One : The Hunter
14. Pogonatrophy Part Two : The Parasite