En 2008, Station nous avait déjà marqué comme une œuvre cathartique ou la montée en puissance des parties instrumentales faisaient écho à des sentiments de mélancolies, de fureur ou de dépression dans des ambiances prenantes. Avec Geneva, Russian Circles nous emmène à nouveau aux confins d’un univers très ambiancé où les compositions sont de véritables montées sonores qui nous mettent dans un état contemplatif jusqu’à l’explosion émotionnelle sur fond de riffs lourds.
Geneva s’ouvre sur « Fathom » et les cris de violons stridents, comme pour signifier l’éveil dans un univers post-industriel. La progression harmonique de riffs pesants s’étale sur plusieurs minutes avant d’aboutir à une destruction partielle des morceaux, avec la pédale de saturation enclenchée. La basse embrase tout l’espace laissé par des riffs dissonants, et appuyés par une batterie pachidermique ; nous laissant ainsi goûter momentanément à la virtuosité technique des membres de Russian Circles. Le morceau « Geneva », qui donne nom à l’album, est un bijou avec une énergie furieuse emmenée par la basse qui vibre dans toute la cage thoracique puis renchérie à l’aide d’un riff de guitare tranchant. Quelques instants de répit nous sont accordés avec « Melee », un titre plus ambiancé composé de longues plages planantes, et « Hexed All » à la guitare acoustique. La décharge électrique revient avec « Malko » qui s’ouvre sur une longue phrase de tapping précédant une envolée de décibels durant laquelle les rythmes se tendent. Cette dernière injonction s’éteint doucement avec deux titres (« When the mountain comes to Muhammad » et « Philos) sous forme de conclusion à la manière d’un atterissage en douceur.
Avec Geneva, Russian Circles démontre tout son potentiel à éveiller des sentiments enfouis profondément grâce à des mélodies habiles, avec une progression étalée sur plusieurs minutes. « Geneva » est un petit chef d’œuvre à lui seul…
.: Tracklist :.
1. Fathom
2. Geneva
3. Melee
4. Hexed All
5. Malko
6. When the Mountain Comes to Muhammad
7. Philos