Pour son cinquième album, Mastodon renoue avec le psychédélisme. Moins tranchant que par le passé, le groupe d’Atlanta nous livre un de ses albums les plus expérimentaux en hommage au frère de Brent Hinds, mort accidentellement en pleine partie de chasse durant l’enregistrement de l’album. Enregistré en compagnie de Mike Elizondo (Avenged Sevenfold, 50 cent…), The Hunter est le deuxième album de Mastodon sans concept (avec Remission), donc forcément plus abordable avec des compositions qui s’avèrent être de véritables hits heavy metal !
Mastodon est probablement l’un des groupes les plus actifs de ces dix dernières années avec un rythme de production d’album quasi-annuel. Depuis Leviathan, le groupe connait le succès et nous aura livré plusieurs galettes de choix, Blood Mountain et Crack The Skye marquant leur consécration au Panthéon des « Gods of Metal ». Plus récemment Mastodon s’est illustré sur d’immenses tournées internationales sous la bénédiction de Metallica & co, avec un passage éclair en France avec le Sonisphère à Amneville. Après une brève période de promotion de leur CD/DVD Live at The Aragon, Mastodon s’est enfermé en studio pour nous offrir un cinquième album, The Hunter, qui syncrétise plusieurs années de compositions, de rencontres et d’expériences sonores. Largement orienté vers la rencontre de deux scènes, le heavy metal des premières heures et le psychédélisme, The Hunter est un album riche.
En témoigne le premier titre diffusé par Mastodon, depuis Juillet dernier, « Black Tongue » qui ouvre cet album en grandes pompes grâce à un riff digne de Led Zeppelin, suivi d’un chant pouvant rappeler Dave Mustaine avec un phaser à plein régime avant de laisser place en fin de morceau à un solo épique qui donne des frissons dans le dos. A l’écoute de ce titre, on peut se dire que Mastodon est en forme et cette impression est rapidement confirmée par l’enchainement avec le premier single du groupe. « Curl of the Burl » et sa mélodie magique qui nous rappelle que même si Brent Hinds peut paraitre bourru, il n’en est pas moins un excellent guitariste capable de transmettre toute l’émotion attendu par son public en quelques notes bien choisies. « Blasteroid » est probablement le troisième titre « à riff » de l’album avant que les compositions de Mastodon nous dévoilent un côté psychédélique plus évident. L’intro de « Stargasm » sert de transition avec des guitares débitant un flot permanent de notes à la seconde, avant d’aérer la composition sur le refrain avec de longs accords. De la même manière « Octopus has no friends » est un bel hymne en la matière reprenant cette structure rythmique variant entre accentuation et diminution de l’intensité mélodique. Mastodon nous livre une balade au calme dissimulé sur « All the heavy lifting » avant de nous offrir la clé de voûte de cet album, « The Hunter », composition riche aussi bien au niveau des instruments que du chant, recélant de petites perles mélodiques et rythmiques. La deuxième moitié de l’album poursuit sur cette voix qui n’est pas sans déplaire, avec un seul écart dans la structure des compositions avec l’enivrant « Spectrelight » qui invite Scott Kelly, leader de Neurosis à pousser la gueulante. L’album est clôt avec l’opposition entre l’énergique « Bedazzled Fingernails » suivi de la balade planante, « The Sparrow ».
On retiendra de nombreux titres sur cet album de Mastodon, et bien évidemment on espère que le groupe d’Atlanta réussira à faire tenir les compositions très riches de The Hunter sur scène dans le cadre d’un potentiel passage dans l’Hexagone. A quand une partie de chasse en France ?
.: Tracklist :.
01. Black Tongue
02. Curl Of The Burl
03. Blasteroid
04. Stargasm
05. Octopus Has No Friends
06. All The Heavy Lifting
07. The Hunter
08. Dry Bone Valley
09. Thickening
10. Creature Lives
11. Spectrelight
12. Bedazzled Fingernails
13. The Sparrow
14. The Ruiner (limited-edition bonus track)
15. Deathbound (limited-edition bonus track)
