Johan Liiva n'a pas de chance. Son départ d'Arch Enemy marquera son explosion en terme de ventes, puisqu'il se verra remplacé par une demoiselle (Angela Gossow) qui emmènera le groupe vers la célébrité grâce à l'album Wages Of Sin. Lui, de son côté, tombera dans l'anonymat le plus complet, fondant néanmoins Hearse qui sortira son premier disque en 2003. Le succès est bien sur de moindre ampleur que ses anciens camarades, ce qui n'empêche pas Hearse de livrer aujourd'hui son déjà troisième album.
Les premières secondes d' In These Veins ne laisseront pas planer le doute pour ceux qui n'auront pas eux l'occasion de poser une oreille sur les précédentes productions de la formation. Johan Liiva n'a pas profité de son éviction d'Arch Enemy pour se rediriger vers un style musical différent. Avec l'aide de ses mercenaires, le vocaliste poursuit dans un domaine death metal technique et témoignant de nombreuses influences old-school. Mais si l'introduction, amenant un solo de guitare perché dans les hauteurs à peine quelques secondes passées, pourrait parfaitement être comparée aux ouvertures des disques d'Arch Enemy, la suite des festivités s'avère nettement moins délicate. Production brute, ambiance ne déviant à aucun moment de la saturation pesante, In These Veins s'inscrit dans la plus pure tradition death-metal à la suédoise. La double-pédale et les breaks de batterie d'une vélocité à toute épreuve sont de sortie, accompagnés de riffs de guitares massifs qui bien que très basiques, savent se montrer hautement efficaces et entraînants (« House Of Love », « Hearse », l'introduction speedé de « Corroding Armour »). Hearse ne cherche aucunement à révolutionner le genre, les structures demeurant relativement conventionnelles et accessibles, chaque morceau évoquant indéniablement le précédent. Ce manque de variations ne généra néanmoins pas outre-mesure, In These Veins ne présentant qu'une très courte durée de trente-huit minutes.
Le niveau technique vient également sauver ce quatrième opus de la monotonie, car même si les capacités instrumentales des musiciens ne frôlent pas le génial, ceux-ci restent agréables et permettent d'aérer les compositions. Hearse ne se montre de plus pas avar sur l'échappée en solo, celle-ci pointant le bout de son nez au moins quelques secondes sur chaque morceau, quand ce n'est pas un véritable feu d'artifice de notes envolées (« Atrocious Recoil », « Hearse », qui surprend par l'utilisation d'une guitare acoustique en introduction). Johan Liiva reste quant à lui égal à lui-même et relativement proche de l'époque Arch Enemy, à savoir assez linéaire mais par ailleurs très à l'aise lorsqu'il s'agit d'agressivité (« In These Veins »). Le chant monocorde dévie à quelques rares occasions vers un registre presque parlé (« Intoxication ») et au final assez anecdotique.
Si l'on tient avec In These Veins un disque efficace et très facilement assimilable, celui-ci ne présente rien de foncièrement original permettant de le détacher de la masse. Hearse ravira cependant à coup sûr les fanatiques du Arch Enemy première période, si les trois premiers opus ne s'en sont pas encore occupés.
.: Tracklist :.
01. House Of Love
02. Corroding Armour
03. Intoxication
04. Naked Truth
05. Crusade
06. Among The Forlorn
07. Atrocious Recoil
08. Hearse
09. In These Veins