Créé en 1997 sous le nom de Doggystyle, Headcharger nous offre ici son troisième album sous cette dénomination, après un album éponyme en 2005 et Watch The Sun en 2007, tous deux vivement salués par la critique. Groupe de scène avant toute chose, ayant écumé les petites et plus grandes scènes hexagonales (plus de 300 dates à leur actif), les natifs de Caen forment un groupe qui s’est taillé une renommée très positive au fil des années avec leur mélange Rock-Métal et qui cherche maintenant à acquérir une assise au delà de nos frontières.
Peut-être que The End Starts Here leur permettra de remplir cette objectif: réalisé chez XIII Bis Records (label de Mötley Crue, Fiction Plane et Skunk Anansie, notamment) et masterisé par Alan Douches qui a récemment travaillé avec Mastodon et Sepultura, Headcharger a décidé d’envoyer du lourd ce coup-ci pour marquer les esprits. Mettant en avant de belle manière des plans provenant de divers styles, du blues au métal pur en passant par le Grunge et le Hard-Rock, mais loin d’être une copie des groupes qu’ils vénèrent, le tout est lié par un mixage et un mastering énormes qui rendent l’écoute de cet album riche et agréable à beaucoup d’oreilles. Des structures intro-couplet-refrain-solo simplissimes mais diablement efficaces (le très bon « Intoxicated »), des refrains très accrocheurs (« The End Starts Here ») qui restent dans la tête après une ou deux écoutes… on est très proche de la démarche et du rendu d’Audioslave il y a quelques années. Le couple basse-batterie est très bien rôdé, sur lequel les guitares rythmiques et mélodiques peuvent évoluer librement à coups de variations et d’harmoniques qui agrémentent des riffs souvent simples mais attractifs.
Quelques titres restent quand même anodins et n’apportent pas beaucoup à l’album dans son ensemble, tels que « Down My Neck » ou « The Invention of Solitude ». Compte tenu de la richesse de la tracklist (14 titres), leur présence n’apparait pas comme indispensable. Mais ces morceaux plutôt courts à la signature Punk-Rock en raviront certains. Comme dans tout bon album Rock, une ballade Bluesy interrompt les débats de belle manière (« Harvey Keitel’s Syndrome »). Car pas de transitions électro ou samplers chez nos amis caennais, mais des ritournelles Rock et Métal maintes fois utilisées mais jamais usées. On ose même l’harmonica (« Would You? ») au cas où vous hésiteriez encore à ressortir votre vieux perfecto cuir ou votre VHS d’Easy Rider. Beau voyage dans le passé en perspective…
Peu de groupes français peuvent se targuer d’un album avec un son et une patte pareille. Avec The End Starts Here, on est constamment dans le cliché musical, mais pour une fois, c’est un vrai plaisir. La puissance et l’énergie des guitares ainsi que la voix rocailleuse vous emmènent dans un monde que vous pensiez avoir oublié depuis longtemps, celui des cheveux longs, des guitar heroes et de la sombre odeur de malt ambiante. Une sorte de madeleine de Proust du métal en somme…
.: Tracklist :.
1. Intoxicated
2. The end starts here
3. Without a nation
4. Breathe in
5. Breathe out
6. Down my neck
7. Harvey Keitel’s syndrom
8. Would you ?
9. 1000 tides
10. The invention of solitude
11. The gambler
12. Be my Betty Page
13. I hate myself and I want you back
14. Something someone