L'histoire de Furze éveillait déjà de graves soupçons. Désireux de créer un « black metal tridimensionnel primitif » (tout un programme), Woe J. Reaper souhaitait sortir un premier album sobrement baptisé Necromanzee Cogent en 2001. Sauf que le label fermera ses portes suite à l'incarcération de son dirigeant. Baphomet Wade partira lui directement à la corbeille suite à des problèmes de son non élucidés. Finalement le label Candlelight Records récupérera Furze et sortira enfin son premier effort, à peine quelques semaines avant ce nouvel album conçu sous la forme d'un auto-split.
Mais si l'utilité d'un tel concept demeure un mystère pour beaucoup, UTD ne se montre guère plus intéressant que son prédécesseur. Alors que l'on aurait éventuellement réussi à occulter un artwork franchement carnavalesque et plus que cliché, il sera difficile d'en faire autant en ce qui concerne la musique de Furze. Là où Necromanzee Cogent se contentait de n'être qu'un disque désagréable au possible, cette nouvelle livraison se montre elle carrément inaudible. De black metal, Furze ne conserve bien que l'esprit et l'image, car musicalement UTD s'apparente plutôt à un gloubi boulga sonore absolument incompréhensible et (volontairement ?) déstructuré. Les riffs de guitares partent dans tous les sens, superposés à des parties de batterie sans queue ni tête, pourtant assurées sur certaines plages par le grand Frost (1349, Satyricon). A se demander pour quelle obscure raison ce musicien surdoué est venu s'engager dans cette galère. Furze pourra éventuellement avancer pour sa défense une volonté d'expérimentation, mais peut-on s'autoriser à faire n'importe quoi sous couvert d'être un artiste ? Rien n'est moins sûr, et c'est bien ce à quoi ressemble UTD, du grand n'importe quoi.
L'écoute devient même une véritable torture lorsque Furze s'essaye aux dissonances, la plupart des morceaux étant, de plus, affreusement longs. Certes on trouvera quelques secondes amenant un gimmick de guitare réellement prenant au cours de « Demonic Order In The Fascist's Hall », le reste n'est malheureusement qu'une pure horreur. Les parties de basse sont quant à elles insignifiantes, l'instrument marquant finalement et réellement sa présence sur la troisième plage de l'album. Trop tard, on n'en a plus rien à foutre. Le plus clownesque reste peut-être la voix, digne d'un homme des cavernes en manque de bière. Les hurlements et rôts aussi divers que ridicules fusent de tous sens, mixés à divers niveaux qui font que certains sont à peine perceptibles pendant que d'autres viennent vous exploser le tympan. Difficile de penser que UTD a nécessité plus d'une journée d'enregistrement, ni même de mixage tant le rendu « téléphone portable » s'avère à la hauteur de la musique de Furze.
A défaut d'être un disque réussi, UTD permet au moins de se taper un bon fou rire entre potes. Furze est peut-être un groupe incompris, et brillera par son génie dans quelques années. Mais pour l'instant, c'est tout simplement nul.
.: Tracklist :.
01. A Life About My Sabbath
02. Demonic Order In The Fascist’s Hall
03. Beneath The Wings Of The Black Vomit Above
04. The Deeds That Grasp To The Candle’s Shade
05. Mandragora Officinarum
06. Goatbreath
07. Deep In The Pot Of Fresh Antipodal Weave
08. Djerve Djevel