Escape The Fate, pour celles et ceux qui seraient passés à côté du Buzz autour de la formation, c’est ce combo de Vegas auteur d’un excellent premier opus intitulé Dying is your latest fashion qui aura permis de repousser les limites du genre Emo-punk. Fort d’un succès foudroyant à la hauteur du talent des garçons, Escape The Fate se devait de confirmer. Mais voila, c’était sans compter le départ précipité du frontman Ronnie Radke, personnage charismatique et emblématique du groupe, mis en cause dans une enquête judiciaire des plus sombres. Dans la foulée et malgré la colère de certains fans, le combo enregistre l’arrivée de Craig Mabbit au chant, ex frontman des emocoreux de Blessthefall. Loin de faire l’unanimité lors de ses premières prestations live avec le nouveau Line-Up, Escape The Fate comptait bien revenir en grâce avec ce second opus intitulé This War is Ours.
Premier regard sur l’Artwork, très beau quoiqu’un peu chargé, et très mystique à l’instar d’un City Of Evil des californiens de Avenged Sevenfold et dans la belle tradition des pochettes de Heavy. Premier indice sur l’orientation musicale prise par le combo, rien de nouveau, Escape The Fate ayant déjà par le passé assumé ses influences et ses amours pour le métal des Maiden et consorts. Puis premier morceau propulsé sur Myspace « The Flood » en guise d’amuse gueule. Et là c’est une véritable claque. Si de prime abord, le morceau nous laisse une sensation étrange de déjà entendu, probablement dû au fait que Craig adopte les mêmes intonations que Ronnie, c’est au fil des écoutes une véritable surprise. A mi-chemin entre la fougue fédératrice d’un Atreyu et les riffs aiguisés d’un Avenged Sevenfold, le morceau s’avère puissant, mélodique, tantôt entrainant et brutal, la fin de la chanson alternant screams graves et aigues, les Escape The Fate étant coutumier du fait. Excellente entrée en matière.
L’Opus débute tambour battant avec un « We Won’t back down » scandé pour un morceau plutôt tiède, concentré de métal brut réchauffé à la pop. La suite n’est guère différente, Escape The Fate, malgré l’arrivée d’un nouveau chanteur, n’a pas cherché à bouleverser la formule qui a rendu célèbre la formation. Tantôt violent et saisissant (« the guillotine II »), tantôt timide et doux (le morceau « Ashley » qui rappelle curieusement le single « Not good enough for truth or cliché » présent sur le premier opus), le groupe a délibérément choisi de nous offrir une galette fournie en potentiels singles. Si Craig Mabbit est véritablement capable de prouesses vocales, les envolées à vous faire frissonner de « sympathie », il se laisse malheureusement aller à une certaine platitude voir un certain ennui comme sur « Let It Go » ou « You are so beautiful » dont les vociférations finales nous rappellent Drop Dead Gorgeous et cette manie d’enchaîner les cris plaintifs pour nous conduire à un certain agacement. Ce n’est pas le très fantasmagorique « It’s just me » qui viendra relever le niveau.
L’ensemble laisse donc une impression mitigée. Si la plupart des compositions du combo se révèlent efficaces et mélodiques, l’opus passera très difficilement la barre des deux ou trois écoutes. Si j’ai pris la peine de m’attarder sur « The Flood » c’est hélas parce que c’est ce qui s’avère être la seule bonne surprise de cet album. Evidemment ce nouveau Escape The Fate n’échappera pas à la comparaison avec le précédent Line-up mené par Ronnie Radke. This War is Ours est très en dessous de Dying is your latest fashion, autant par le manque de caractère affiché par son frontman que par les compos elles-mêmes, lentes et sans originalités.
Escape The Fate devrait cependant trouver son public mais je reste pessimiste quant à la capacité de cet album à contenter les fans de la première heure.
.: Tracklist :.
01. We Won't Back Down
02. On To The Next One
03. Ashley
04. Something
05. The Flood
06. Let It Go
07. You Are So Beautiful
08. This War Is Ours (The Guillotine Part II)
09. 10 Miles Wide
10. Harder Than You Know
11. It's Just Me