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Chronique : Coilguns – Millennials

The Ocean, collectif à géométrie variable mené par le guitariste allemand Robin Staps, avait su stabiliser pour la première fois un line-up solide en s’appuyant sur Jona Nido, Luc Hess et Louis Jucker. Amis de longue date, les trois musiciens ont depuis mis les voiles pour se recentrer sur leurs projets bruitistes, dont Coilguns. Initialement distribué par Pelagic Records – label monté pour soutenir les projets des nombreux musiciens de The Ocean –, le désormais quatuor aura passé quelques mois à démarcher les structures pouvant leur assurer une visibilité minimale pour la sortie de son second full-lenght. Sans succès. Profitant de leur expérience du milieu indé’, Coilguns livre donc sa nouvelle galette par ses propres moyens, et en profite par la même occasion pour rééditer l’ensemble de sa discographie.

Millennials débarque près de trois années après Commuters. Le disque, passionné et sans concessions, pourra une nouvelle fois décontenancer ceux qui avaient appris à connaître les musiciens avec The Ocean. Coilguns lorgne en effet davantage vers un post-hardocre ultra-rugueux, dissonant, souvent étouffant. Le groupe ne laisse ici que peu d’espace aux respirations, et enquille ambiances frénétiques, samples tourbillonnants, riffs martelés à l’extrême et hurlements arrachés. Le disque est comme son prédécesseur travaillé jusque dans ses moindres détails et joue de superpositions sonores hallucinantes pour renforcer la lourdeur de l’ensemble. Il reste à ce titre plutôt complexe d’identifier un morceau plus fort qu’un autre au milieu de ce magma bouillonnant. L’album joue de cassures de ci et là, de breaks délirants, d’accélérations / décélérations sèches et inattendues, mise sur une saturation permanente et assommante. On s’y perd souvent. Mais on s’y abandonne pleinement, à condition d’adhérer à l’univers chaotique et noir du groupe.

Coilguns se doit d’être écouté fort, très fort. Probablement à la limite du raisonnable. Le disque est si violent et désespéré qu’il explose littéralement les tympans, à l’instar d’un Botch de la grande époque. Hardcore dans l’approche initiale, le groupe joue sur des sonorités « post-quelque chose » et noisy en empilant des influences parfois presque antinomiques. L’ensemble dégueule de sons et de détails, et pourra hypnotiser dès les premières notes tout comme rebuter complètement. Ce Millennials est un suicide commercial, mais voilà bien longtemps que les Coilguns se contrefoutent des schémas pré-établis. Furieux, psychotiques mais résolument intenses, ces 10 nouveaux « morceaux » sont avant-tout adressés aux malades d’expérimentations saturées. Et l’écoute du disque à parfois de quoi être traumatisante.

Coilguns livre avec Millennials un album qui pilonne les oreilles. Le groupe accouche d’un disque labyrinthique, dérangeant, quasi-malsain et insidieux. L’ensemble, expérimental jusqu’au bout des ongles, est assurément à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Il agit pourtant comme un putain de stupéfiant bien costaud si on se donne la peine de s’y risquer.

Album Millennials, sortie prévue le 23 mars via Hummus Records.
Précommander le disque. Facebook officiel.

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