Polaroïds & Pornographie semble sorti hier que voilà déjà la suite de l'histoire d'AqME. Ecrit sur la route et enregistré à la maison avec Steve Prestage, La Fin Des Temps marque le changement et la rupture avec l'affiliation néo-métal traînée par le groupe depuis le succès de son premier single, « Si n'existe pas ».
Clairement, ce troisième opus s'avère extrêmement déstabilisant, à tel point que l'auditeur habitué au son des deux premiers albums risque fort de ne rien retenir de sa première écoute. Dix titres seulement, dont un unique placé sous la barre des quatre minutes, l'ensemble se place d'emblée comme l'album le moins accessible et radiophonique de la discographie des quatre parisiens. Toujours dominé par le côté obscur pour ce qui est de ses paroles, Thomas évite soigneusement d'appliquer à chaque compo la traditionnelle formule visant à amener le refrain passé trente secondes. Des titres comme « Une dernière fois », « Rien au monde » ou « La belle inconnue » n'hésitant pas au niveau des instrumentations à s'étaler dans la longueur (jusqu'à neuf minutes), il était donc indispensable d'en adapter le chant, sous peine de répétitions.
Les nouvelles envies d'AqME perceptibles depuis le départ de Nowhere sont donc ici exposées sans détours. La Fin Des Temps est un album de rock, ponctué de riffs gras et lourds qui ne seront pas sans rappeler certaines formations telles que les Queens Of The Stone Age. On assiste à l'apparition de quelques solos plutôt réussis (« La fin des temps », « Une dernière fois ») ainsi qu'à une nette évolution des parties de basse, désormais complètement détachées de la guitare. Relativement lent sur l'ensemble, les parisiens mettent néanmoins un coup d'accélérateur à l'occasion de quelques brûlots taillés pour la scène (« Des Illusions », « Le poids des mots »). Dommage que le son ne soit pas aussi puissant que celui amené par la production de Daniel Bergstrand, tant certains titres auraient gagnés à attribuer un peu plus de punch aux instruments (en particulier au niveau de la batterie).
Malgré quelques faiblesses dues à un certain manque de rebondissements, le quatuor parisien n'est pas encore arrivé à la fin de son temps, enfin on l'espère…
.: Tracklist :.
01. Ténèbres
02. Des illusions
03. La fin des temps
04. Une vie pour rien
05. Ainsi soit-il
06. Une dernière fois
07. Pas assez loin
08. Rien au monde
09. Le poids des mots
10. La belle inconnue