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AqME – Dévisager Dieu

aqme-devisagerdieuAqME avance contre vents et marrées. Abandonné par son chanteur historique à l’aube de la sortie d’un album majeur – l’audacieux Epithète, Dominion, Epitaphe –, le groupe francilien aura trouvé un souffle nouveau avec Vincent Peignart-Mancini. Un double défi pour le vocaliste, exerçant jusqu’alors ses talents uniquement en anglais et au sein de formations plus confidentielles. S’il semblait à l’époque casse-gueule d’intégrer un nouveau membre afin de défendre un disque auquel il n’avait pas contribué, le travail effectué par le frontman sur la tournée semble avoir porté ses fruits. Dévisager Dieu, septième opus au titre évocateur, sonne comme du pur AqME. Le travail du groupe répond en effet ici à l’équation habituelle : profiter des acquis du passé tout en laissant évoluer sa formule vers de nouveaux horizons musicaux. Carton plein.

Composé quelques mois après la « renaissance » d’AqME, l’EP Les Sentiers de l’Aube se profilait clairement comme la résultante des tumultes traversés à l’époque. Le groupe y laissait exploser toute sa noirceur et sa frustration, oubliant presque au passage une partie de ce qui a toujours fait sa force : l’alternance entre brutalité et mélodies soignées. A l’écoute de ce septième album, l’EP apparait aujourd’hui comme un interlude dans la carrière des quatre musiciens, un exutoire sans doute nécessaire à l’époque. Car Dévisager Dieu est clairement d’un autre calibre. Entièrement enregistré sous la houlette d’Etienne Sarthou, le disque se profile sans peine comme l’œuvre la plus impressionnante du groupe. AqME y reste furieusement métal, mais use ici des contrastes avec une étonnante facilité. Naviguant quelque part entre rock ultra-buriné et postcore, le quatuor construit un univers passionnant, hypnotique, à la fois désespéré et étonnamment beau. Un équilibre précaire, émotionnellement complexe et vertigineux.

En neuf compositions, AqME pose sur disque un voyage aux ambiances soignées à l’extrême. Un « grand-huit » qui tient beaucoup à la fusion nouvelle entre les musiciens et leur nouveau chanteur. Si Julien Hekking et Etienne Sarthou livrent un travail somptueux en matière de constructions instrumentales, Vincent Peignart-Mancini habille la musique d’une maitrise vocale presque inattendue. Alors que les compositions proposées sur Les Sentiers de l’Aube exfoliaient presque tout usage du chant clair, le frontman n’hésite plus à s’abandonner dans les tirades mélodiques à fleur de peau. Ce dernier fait d’ailleurs preuve ici d’une incroyable maitrise du refrain qui tape fort et offre au groupe quelques uns des morceaux les plus accrocheurs de son histoire – le single « Avant le jour » –. Ce Dévisager Dieu ne sombre pas pour autant dans la facilité d’une formule radiophonique et téléphonée. L’album reste dur, virulent, transcendé de beuglements arrachés et hallucinés. Du grand art.

Dévisager Dieu est un putain d’album de rock. AqME pousse ici le bouchon un peu plus loin : cohérents, furieux et surprenants, ces neuf nouveaux morceaux témoignent d’une finesse d’écriture poussée. L’ensemble reste certes un peu court, mais le disque est assurément indispensable.

.: Tracklist :.

01. Avant le jour
02. Enfants de Dieu
03. Au delà de l’ombre
04. Ce que nous sommes
05. Un appel
06. Entre louanges et regrets
07. L’homme et le sablier
08. Pour le meilleur, le pire
09. Les abysses

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