Après plusieurs années de silence discographique, Meï Teï Shô fait peau neuve et s’offre enfin un second souffle ! Suite au départ de la majorité de ses membres (Sir Jean, Kostia et Riko), tout portait à croire qu’il en était fini du combo lyonnais. Ce chamboulement organisationnel aura finalement eu pour effet de lui conférer une nouvelle impulsion, avec pour base Boris Kulenovic et Germain Samba, paire rythmique initiale de la formation. Il nous revient donc au jour d’aujourd’hui avec un troisième opus, Take A Ride, sous une autre configuration, plus hybride que jamais, au croisement des styles, des cultures et des identités.
« Meï Teï Shô » : un terme japonais censé définir un état de transe provoqué par une surconsommation de riz. En choisissant de s’approprier un tel concept, le collectif français a réussi au travers de sa musique à véhiculer un certain multiculturalisme, une spontanéité hors pairs, ainsi qu’une énergie très festive. En l’état actuel des choses, il nous prouve également qu’il est capable de faire face au changement et de se repenser en tant que groupe humain, accueillant en ses bras de nouveaux membres, hommes et femmes, venus de près ou de loin. Côté vocalistes, on découvre alors le MC américain Bruce Sherfield, la subtile Jessica Martin Maresco, la diva Sandra N’Kaké et la tunisienne Amel Mathlouti, tandis que les instrumentations se voient confiées à des musiciens émérites, dont Charly Amadou Sy, scratcheur emprunté à Sayag Jazz Machine.
A l’écoute, Take A Ride nous dévoile en premier lieu une renaissance du son de Meï Teï Shô. D’une part, l’absence du chant charismatique de Sir Jean s’estompe rapidement face à la présence des voix singulières de plusieurs interprètes de talent. Chacun d’entre eux reflète en effet une facette qui lui est propre (hip-hop pour Bruce, trip-hop et jazz pour Jessica, soul pour Sandra et arabisante pour Amel) et contribue par la même occasion à représenter et à dévoiler un, voire plusieurs visages, de la formation. D’autre part, les structures instrumentales, très reconnaissables, de Boris et Germain, construites autour de thèmes enivrants, d’improvisations entrainantes, mais aussi d’habiles décalages rythmiques, prennent une ampleur nouvelle et ce grâce au travail de composition et d’agencement des différents musiciens invités. Enfin, le mélange des genres convoqués au sein de l’album étend la dimension métissée du groupe vers d’autres couleurs, plus explosives (« Take A Ride », « Mosquito », les 2 parties de « Earth, Wind, Amplifier »), mélodiques (« Omri (Ma Nensa) », « Other Spheres ») ou parfois rétros (« Hapshetout »).
De l’afro-beat au rock, du jazz au hip-hop, en passant le funk, le dub, la soul, la pop ou encore la world dans son sens le plus large, Meï Teï Shô organise une fois de plus, par le biais de son message musical et mondial, une véritable rencontre des cultures. Avec Take A Ride, le collectif peut être fier d’orchestrer sa résurrection.
.: Tracklist :.
01. Take A Ride
02. Earth, Wind, Amplifier Part 1
03. Earth, Wind, Amplifier Part 2
04. Neo Tokyo
05. Omri (Ma Nensa)
06. Mosquito
07. Other Spheres
08. Giant Horses
09. For This
10. House Of Sunshine
11. Hapshetout
12. Paler Than Grass
13. Hurry Kane
14. Read About You