Trentemoller n’est pas un DJ, c’est un ovni, compositeur instrumentiste de génie.
Deux femmes dans le noir, trois double notes grasses à la guitare : OMG Ils commencent par Still on Fire, ma préférée, et j’ai une pinte encombrante à la main, AAAaaaaargh ! Fort !
On enchaîne avec les compositions instrumentales Shades of Marble et Past the Beginning at the End, une ambiance très western, voir même un peu Tim Burton sur certains passages mélodieux, surtout lorsque des lampions-chrysalides s’élèvent à l’arrière en décor énigmatique. Très fort !
Vamp, quatrième déferlante instrumentale rock. On prend définitivement cher ! Ce n’est pas un début de concert, c’est une explosion.
Anders Trentemoller n’est pas seul sur scène avec sa table de mix: batterie, guitares, xylophones, boîtes à rythme, synthés et basse l’entourent. Le danois s’impose tel un chef d’orchestre sur son nouvel album révolutionnairement rock et électronique, sombre et puissant. « Une pièce démontée où les balades d’enterrement côtoient le clubbing de mariage entre gothiques », la chouette image est de Bester et décrit assez bien l’ambiance du disque. On connaissait sa house et sa techno danoise, mais Trentemoller brise les frontières des genres musicaux par expérimentation, mélange de sonorités, rythmes brisés et offre de nouvelles perspectives de création. Tout ca en restant audible, dansant ou planant. Très réussi. J’oserai même dire, à titre très subjectif, que Lost est le meilleur album de l’année, de par son originalité, sa variété, sa puissance.
L’envoûtant Candy Tongue est interprété par …eh bien Marie Fisker elle-même, faisons les choses bien. Elle posera d’ailleurs sa voix suave et planante sur la plupart des titres se succédant. Sur Trails les deux femmes du groupe s’avancent au bord de la scène et nous gratifient d’une danse robotique. Pourquoi pas. La première partie du spectacle se termine sur le grand succès Moan. La foule est en délire, hurle, saute, voire même pogote (???), parce qu’on attendait quand meme de l’électronique dansant aussi. Après ça, le rappel est obligatoire. La troublante Marie nous offre The Dream, puis l’excellente Gravity. Nous quitterons le Trianon sur une sensation d’apesanteur, suite à une heure et demie d’explosion auditive. Pfiou ! …Manquait juste Deceive.
