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Interview | Stinky :  » On a réussi à remplir notre contrat avec cet album ! »

Il y a un bout de temps déjà, nous avions rencontré les Stinky lors de leur venu à Nantes pour un show à la Scène Michelet, aux côtés de All For Nothing. L’occasion pour nous de leur avoir posé quelques questions !

Bonjour les gars ! On commence par une petite présentation tout simple ?

– Bonjour ! Moi c’est Paul, je suis batteur dans Stinky depuis 3 ans maintenant

– Depuis le 13 septembre 2014 très exactement, ton premier concert avec nous, après un an de remplacement de notre ancien batteur. Au fait, moi c’est Redwan. Je suis à l’origine du groupe, donc depuis août 2004. L’idée du projet est vieille, on était jeune j’avais 12 ans. On était dans mon jardin à écouter du Sum 41 et on s’est dit « Tiens, si on faisait un groupe ! ». Après le temps de lancer la machine… Parce qu’à l’époque, on n’avait jamais toucher à une gratt ou une batterie. Donc il nous fallait quelques années pour qu’on aboutisse à quelque chose.

C’est Sum 41 la révélation ?

Redwan : Sum’, Offsprings, Sepultura… Tous les trucs que tout le monde écoutait en fait, c’était la musique de manière générale qui nous avait donné envie de faire de la musique.

Et toi Paul ?

Paul : Moi j’ai eu d’autres groupes, plus typés metal et à la guitare. Mais pareil, on a les mêmes influences de manière générale dans le groupe, c’est plutôt pratique.

Redwan : Voilà, on n’a pas un batteur fan de grindcore qui veut foutre du blast partout pendant que notre guitariste voudrait faire des trucs prog rock quoi. Même si on n’écoute tous individuellement des trucs super différents, les envies de création se rejoignent sur des points cohérents.

Qu’est-ce que vous a amené au hardcore ?

Redwan : La suite logique des choses en fait. On n’a commencé par écouter des groupes disons « mainstream » comme Sony Universal qui te donnent goût à une grande famille de musique, et après en fouinant sur Internet tu t’affines, tu vas voir des choses plus underground, même si tu passes d’abord par des grands comme Sick of it All ou Madball… Tout de suite tu prends ta claque, tu vois une autre branche du punk et puis naturellement, tu te mets à creuser.

Paul : En fait c’est surtout l’expérience live du hardcore qui nous a fait aimer son univers. C’est une musique vivante, énergique… C’est plus à voir sur scène qu’à écouter tout seul dans son salon.

Vous êtes toujours restés fidèle au hardcore ?

Redwan : On a bien eu quelques autres projets en cours ou antérieurs mais on ne s’y investit pas autant que dans Stinky. Plus on travaille dessus, plus on y trouve des opportunités, et plus on y travaille à nouveau… C’est un cercle vertueux !

La semaine dernière vous étiez en ouverture de Sick Of It All et Tagada Jones, c’était comment ?

Paul : Mortel. Simplement énorme, première pour nous au Stereolux avec des têtes de grosse qualité. On avait la pression, même si on avait déjà joué avec Sick Of l’année dernière dans un Ferrailleur surblindé. Pour en revenir à ce concert, on jouait en plus devant un public qui ne nous connaissait pas forcément, donc tu te dis qu’il fallait qu’ils s’éclatent et que nous aussi. D’après nos retours, c’était promesse tenue ! Après les avis négatifs, les gens les gardent pour eux, de manière générale. Donc forcément, on n’a eu que les bons retours (rires).

Redwan : Ouais, nan je suis sûr qu’on a géré ! Tout était terrible ce soir-là, le public, les concerts, l’accueil, le son, la salle… à refaire sans hésiter ! Prendre l’ascenseur pour aller dans sa loge, c’est la classe.

Question politique : sur l’événement Facebook la soirée mettait en avant la mention « female fronted ». Votre avis sur la désignation ?

Paul : Nous ça nous casse les couilles

Redwan : Clairement ! Ça nous emmerde quand on met ça. Même Claire te le dira. Nous on comprend pas ça et on veut encore moins être catalogué comme « female fronted band » du tout. Parce qu’il y aura des groupes qui joueront à ce jeu-là, plus il y aura une différence. La musique c’est un lieu commun, on s’en fout totalement de qui joue, qui chante…

Paul : Est-ce qu’on dit « male fronted band » quand c’est un mec qui chante ? Non !

Redwan : Et la suite c’est quoi ? « Female guitarist band » ? Ça rime à rien.

Paul : Je sais qu’il y a pas mal de groupes qui surfent sur cette vague-là et c’est aussi parce que numériquement, il y a moins de femmes qui jouent du metal et c’est pour ça que les orgas le mettent. Nous ça nous fait chier, on est Stinky et j’espère qu’on vient nous voir pour notre musique et pas parce que c’est une fille qui chante dans le groupe.

Ça a toujours été elle au chant ?

Redwan : Non, avant c’était Paulo, elle est arrivée en 2015 pour remplacer notre chanteur de l’époque qui ne pouvait plus assurer sa présence dans le groupe avec son nouveau travail. Claire est venue nous aider sur des dates en Europe de l’est et elle est naturellement restée depuis. Notre dernier album a été enregistrée avec elle. On se connaissait depuis longtemps, le batteur de son groupe avait déjà joué avec nous aussi. C’est un petit milieu tout ça !

Paul : Et puis elle envoie ! (rires)

© Panda Pictures @ https://www.facebook.com/jonathan.pandapictures/

Sinon, parlons-en du dernier album, il est sorti en 2015… du neuf à venir ?

Redwan : Justement oui ! Nouvel album en préparation, les gars sortent de studio là. Les guitares et la batterie sont enregistrées, il ne reste plus que la basse et le chant à capter et voilà. L’album sortira el octobre prochain, chez Delete Your Favorite Records. On a Laurent de Finisterian Dead End qui nous aide sur cet album.

Paulo : On est super content. C’est notre première collaboration et elle démarre vraiment bien. Il fait du super bon travail.

Redwan : Comme je te le disais tout à l’heure, plus on œuvre et plus on rencontre des personnes et on génère des opportunités. Bosser avec Laurent fait partie de ces bénéfices-là.

Des nouveautés à découvrir dans ce nouvel album ?

Paul : Quelque part on reste dans la ligne directrice de ce que nous avons toujours voulu faire. Du punk hardcore mélo et bourrin.

Redwan : Oui, on reste sur les mêmes objectifs mais on veut se perfectionner. Rendre les phases mélodiques encore plus mélodiques, et mieux bourriner sur les parties plus hard. On a réussi à remplir notre contrat avec cet album ! Ceux qui nous suivent depuis plus longtemps y trouveront toujours leur compte, bien sûr, mais se renouveler un petit peu permet aussi de toucher plus de monde, même si ce n’est pas notre objectif du tout. Ça nous met juste sur une bonne dynamique de composition et d’investissement dans le groupe, vouloir en faire plus.

Paul : On en est tous content de cet album. Ça peut toujours arriver que des membres d’un groupes ne soient pas entièrement satisfaits du rendu, là c’est pas du tout le cas. On s’est fait plaisir et c’est d’abord ce qui compte. On fait pas dans le fan-service ou autre.

Redwan : C’est clair, le jour où je me pose la question de penser de la musique faite juste pour plaire, j’arrête tout. J’ai besoin de me retrouver dans ce que je fais. La victoire c’est quand en plus ça plait aux autres.

Paul : En plus, le metal et consorts sont de plus en plus acceptés en France. Les programmations de groupes de hard sont plus nombreuses qu’avant.

Dans le milieu du punk et du hardcore, la dimension politique, au moins dans les textes, est importante et très présente dans beaucoup de groupes. Vous partagez ça avec Stinky ?

Paul : Moi je suis pour les messages politiques. D’abord parce qu’il s’agit d’une liberté d’expression comme une autre. Mais il faut que ça soit bien fait.

Redwan : Nous, on le fait pas. Parce qu’on n’a pas envie de parler de ça forcément, ce ne sont pas vraiment les thématiques sur lesquelles on travaille.

Paul : Voilà, pour notre part ce n’est pas trop notre crédo, on n’est pas les seuls mais on apprécie quand même ce genre de textes.

Quelles sont vos thématiques alors ? De manière générale et pour le nouvel album ?

Paul : Tous les morceaux du nouvel album tournent autour d’un même sujet, mais décortiqué différemment entre chaque morceau.

Redwan : On parle énormément de nos pensées introspectives. On n’est pas dans le jugement des autres, mais dans le questionnement sur soi, moi, nous, parmi les autres.

Paul : Pour résumer sous une phrase qui peut paraître bateau comme ça, c’est sur l’humain. Les chemins que l’on prend, que l’on aurait pu prendre… On reste flou, non ?

Redwan : Oui mais ça fait partie de la chose. La vie que chacun peut avoir et les choses qui nous tiennent à cœur.

Vous sentez une évolution depuis vos débuts ? Des opinions, des points de vue qui auraient pu s’améliorer, changer ?

Redwan : Je t’avoue qu’on n’a pas assez de recul encore pour théoriser quelque chose sur nous (rires) ! On se remet en question, très ou trop souvent. Mais c’est surtout Claire et Titouan, notre guitariste qui écrivent les textes.

Paul : Ils sont à deux sur l’écriture. Chacun arrive avec ses idées. Titouan est plus à l’aise pour la traduction en anglais et Claire a plus d’idées, ils se complètent bien.

Les gars, merci pour votre dispo ! On souhaite le meilleur ! A bientôt ?

Merci à toi aussi ! Avec plaisir !

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