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Interview : Minor Victories

La Route du Rock 2016 pour un bloguer, ce n’est pas que raconter tout le déroulé du week-end, c’est aussi croiser des artistes. On a eu l’occasion de rencontrer les Minor Victories, pour papoter, et être témoin des taquineries entre eux, dans une ambiance simple et décontractée. Extrait.

© Gaëlle Évelin
© Gaëlle Évelin

 

Bonjour, comment allez-vous ?

Stuart : Super ! On a passé une bonne journée ici, on est arrivé hier soir, moi j’arrive tout droit de Glasgow, j’ai récupéré les autres et on a descendu toute l’Angleterre. On n’était pas en tournée cette semaine, juste quelques festivals la semaine dernière donc on arrive tous bien reposés.

C’est votre première tournée tous ensemble, vous êtes une toute nouvelle formation avec chacun vos expériences. Comment ça se passe ?

Stuart : Très bien ! Cela fait quelques mois déjà qu’on tourne ensemble, depuis le mois de mars un truc du genre.

Rachel : Depuis le mois de mai !

Stuart : Ah oui, mai. Et c’est vraiment sympa, on a passé que des bons moments.

Vous avez tous vos propres groupes, depuis un bout de temps déjà. Est-ce que cela change quelque chose, de faire une tournée avec de nouvelles personnes après de longues années passées dans vos formations respectives ? Vous vous connaissez peut-être depuis longtemps ?

Stuart : C’est super agréable. On est pas des débutants, donc on sait comment ça se passe. Du coup, on a aucun désagrément, juste les bons côtés, sans souvenirs troubles ou autres comme quand tu débutes et que tu ne maîtrises pas la notion de tournée.

Rachel : Stuart et moi on ne se connait que depuis peu. C’était en 2014, puisqu’avec mon groupe Slowdive on partageait l’affiche de pas mal de festivals avec Mogwai. C’est comme ça qu’on s’est rencontré, autour de quelques verres à ces moments là !

Stuart : Voilà ! Pour Justin et James, je les ai vus la première fois il y a un an. J’ai rencontré James dans un studio d’enregistrement à Glasgow et j’ai fait un concert avec Justin à Newcastle. Mais même si on ne s’est pas beaucoup vus, on a beaucoup parlé avant…

Rachel : On a fait je ne sais combien de sessions Skype et échangé des tonnes d’emails.

James, tu es le seul à n’avoir jamais foulé la scène du fort avant, avais-tu entendu parler de la Route du Rock ?

James : Oui, de réputation ! Stuart n’en disait que du bien.

Parlons un peu de votre groupe. Il y a un ou deux termes très souvent utilisés dans les médias pour décrire le genre de formation qu’est Minor Victories, à savoir « super-groupe », ou encore « side-project », qu’est-ce que vous en pensez ?

Stuart : Je pense que le terme « super-groupe » suppose quelque chose de « super spécial » ou quelque chose du genre et que « side-project » pourrait signifier quelque chose de moins sérieux, dans le temps, la forme ou le fond. Ce qui peut être vrai d’ailleurs. Mais tu vois, on n’est pas particulièrement jeune… Tu es jeune, tu montes un groupe, et ensuite c’est probable que tu feras partie d’autres groupes. C’est peu probable qu’à quarante ans, tu te réveilles et tu montes un groupe. À cet âge-là, la plupart des gens ont déjà fait partie d’un groupe. Ce que je veux dire c’est que c’est encore assez inhabituel pour un musicien de jouer dans plusieurs groupes à la fois, mais ça se gère.

James : Pour moi ce sont des termes assez péjoratifs.

Rachel : Non ce n’est pas forcément péjoratif, mais ça fait un peu…

Stuart : Arrogant !

Rachel : Oui, voilà, ça sent l’autosatisfaction et ça, c’est tellement pas nous ! C’est pour cette raison que je suis un peu mal à l’aise avec le terme, mais à force de l’entendre, j’ai fini par m’habituer. Cela dit, je ne lis pas trop la presse et donc j’ai déjà entendu ces mots-là, mais je ne saurais pas dire pour quels groupes…

Stuart : Emerson, Lake & Palmer par exemple !

Rachel : Mais non ce n’est pas un super-groupe. Pas du tout.

Récemment il y en a eu plein. Un récent très connu c’est Them Crooked Vultures, on peut aussi évoquer les Eagles of Death Metal, il y a aussi eu un groupe avec le bassiste des Red Hot, Chickenfoot…

James : Temple of the dog…

Stuart : Ouh là, ça remonte, non ?

James : lls se sont reformés !

Stuart : Non ?! C’était pas la nouvelle que j’avais envie d’apprendre aujourd’hui. T’es fan ?!

James : J’étais.

Stuart : (ironique) Moi, je ne jure que par le grunge seulement !

Rachel : T’es tellement branché, tellement indie, tu respires l’indie.

James : T’es tellement cool mec !

Rachel : (à nous) Désolée, c’est n’importe quoi !

Stuart :  La chanteuse de Slowdive me pourrit parce que je suis trop « indie ».

Rachel : Quoi ?! bon OK, c’est vrai, mais moi non plus je suis pas « indie », je mets trop de paillettes pour être indie !

Stuart : T’es pop !

Rachel : Encore moins pop ! Bon, bref.

Vous avez déjà planifié l’avenir du groupe ?

Stuart : On pense au nouvel album en fait ! On n’en est qu’aux prémices, vraiment. James est en fait le seul qui bosse.

Rachel : James nous a envoyé un tas de trucs à télécharger il y a des mois, mais en fait je crois que je ne l’ai pas encore téléchargé pour l’écouter, désolée, l’ami ! Mais donc, ouais, James est déjà en train de bosser sur ce projet.

James, tu es le vidéaste du groupe et tu as réalisé tous les clips. Est-ce que tu as envie d’incrémenter de la projection d’images à l’avenir sur vos prochains shows, avec un écran géant ?

James : On adorerait ! Mais les chose sont allées tellement vite depuis la création du groupe que je n’ai pas eu le temps de proposer quelque chose d’assez sérieux à mon goût, je préfère prendre encore un peu mon temps avant de me lancer dans quelque chose.

Rachel : Il y a un écran ici aujourd’hui, beaucoup de festivals n’ont pas ça, et on aimerait en profiter plus que ça quand l’occasion s’y prête, quand on fait des concerts en salle. Ou alors avoir notre propre matériel, mais c’est compliqué de pouvoir monter ça, dans le cadre d’un festival encore plus puisque nous ne sommes pas seuls. Mais je suis sûr qu’un jour James nous fera un truc magnifique à base de noir et blanc et de paillettes. Et quelques chats.

James : Cela va de soi pour les chats.

Stuart : Et de l’indie.

Est-ce que les autres groupes qui utilisent des images sur scène pourraient t’inspirer dans leur façon de se mettre en scène ? Je pense à des groupes comme Godspeed You ! Black Emperor…

James : pour le live ?

Oui, ils jouent dans la pénombre de quelques éclairages rouges et un peu dos au public, on ne les voit pas très bien de façon à ce que le public se focalise plutôt sur les images projetées.

James : Oui ce genre de trucs, mais à notre façon. Je crois que The Cinematic Orchestra a fait quelque chose de similaire il y a quelques années. Mais cela demande une très grosse organisation, du moins avec les idées que j’ai. Au-delà de simplement composer la musique, cela demande de composer la scène toute entière, peut-être d’imaginer la setlist en amont, c’est très particulier. On n’a pas encore le recul et pas forcément le temps pour cela aujourd’hui. Du coup on utilisera sans doute juste l’écran, on jouera avec les lumières et on projettera le film au-dessus de la scène, ce sera déjà bien, dans un premier temps du moins, on verra comment nos idées et nos envies peuvent prendre forme ensuite.

Gorillaz occasionnellement se cachaient entièrement derrière un écran…

Rachel : Ah ça non je ne voudrais pas, j’aime beaucoup me sentir connectée avec le public, j’aime regarder les visages des gens qu’il y a en face de moi. Peut-être quand j’aurais 90 ans et que je ne tiendrais plus debout, mais en attendant, non, j’aime interagir avec le public, c’est ça qui est intéressant lors d’un concert. En tout cas, c’est mon avis.

© Nicolas Joubard
© Nicolas Joubard

Rachel et Stuart, vous êtes déjà venus ici avec vos groupes originels, quels souvenirs vous en gardez ?

Stuart : Je veux pas être rustre, mais je ne me souviens plus trop des concerts qu’on joués… Je me souviens des lieux par contre. Cela fait un bon moment que je joue avec Mogwai maintenant, une bonne vingtaine d’années… Je crois être déjà venu ici une ou deux fois, je savais que c’était un lieu très sympa.

Au moins trois non ? 2001, 2006 et 2011 dans mes souvenirs.

Stuart : Ah bah oui ça doit être ça ! (rires) Bon en tout cas je n’ai pas de grand souvenir à te raconter, mais j’aime bien être ici. C’est pas trop grand, pas trop petit, juste ce qu’il faut, avec une affiche vraiment intéressante, j’aime quasiment tout ce qui passe.

Vous avez prévu de voir d’autres groupes jouer ce soir ?

Stuart : Autant que possible je l’espère, mais nous repartons ce soir pour l’Allemagne donc je ne sais pas si on aura beaucoup de temps pour profiter.

Vous serez à nouveau visible au Pitchfork en octobre prochain en France

Stuart : Ah oui ça je me souviens c’était il y a deux ans (rires) !

Rachel : Oui, ce sera fin octobre !

Rachel, au sujet de Slowdive, des nouvelles ?

Rachel : Il y a déjà pas mal de nouvelles qui se baladent sur Internet, non ? Donc, pas grand-chose à ajouter, on n’a pas encore fini l’enregistrement de notre dernier album, en fait, enfin on arrive au bout et la sortie devrait être au printemps prochain.

Et vous viendrez le jouer ici, à la Route du Rock.

Rachel : Eh bien si on est invité, oui ! On serait vraiment ravi de revenir ici !

Un classique mot pour la fin ?

Stuart : C’était sympa de parler avec vous ! On va faire un bon concert ce soir, je le sens. Vive la France.

James : Super mot de la fin mec…

Stuart : Vive la Bretagne alors !

 

Propos recueillis par Élise Cappon et Jean-Marie Carrée.

 

Merci à Gaëlle Évelin et Nicolas Joubard pour les photos ! L’ensemble de leurs clichés pour la Route du Rock sont visibles à cette adresse.

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